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Souvent, lors de mes nombreux contacts avec les gens sur les marchés, les mêmes questions reviennent : les plantes sont-elles vraies (oui!), les couleurs vont-elles rester (oui!), suis-je botaniste (oui!), ai-je un herbier (oui!), comment fixer et conserver les plantes, etc…
J’ai donc décidé de résumer ici les connaissances de base et les techniques nécessaires à la réalisation d’un herbier scientifique, ou de tableaux décoratifs. Il est impossible de détailler des dizaines d’années de pratique, mais vous trouverez ci-dessous les grands axes utiles à la confection d’un herbier. J’espère que vous trouverez dans cette activité passionnante autant de plaisir que moi…
Bonne lecture !
Introduction
Un herbier désigne une collection de plantes séchées, fixées sur du papier, à des fins de mémorisation de leur nom, d’étude scientifique ou de décoration.
Une plante séchée fixée sur une feuille de papier s’appelle « une planche d’herbier » (bien qu’il n’y ait pas pas de bois!)
La flore (livre de détermination des espèces) permet de trouver avec certitude les noms des plantes récoltées. L’herbier sera le meilleur moyen de mémoriser leur nom en le révisant régulièrement. Et ceci beaucoup mieux que la simple photographie, qui souvent ne livre pas toutes les caractéristiques des plantes.
La technique classique consiste à presser fortement les plantes entre des journaux (et non des livres) pour les déshydrater le plus rapidement possible.
Le matériel nécessaire, s’il est bien choisi, est très simple et peu onéreux. On peut ainsi passer des heures exaltantes avec peu de moyens…
Un herbier peut se conserver très longtemps en bon état (des dizaines voire des centaines d’années) à condition que sa réalisation ait respecté des règles précises.
Comment réaliser un herbier?
C’est une activité passionnante qui demande du soin et de la patience dont le résultat, plutôt fascinant, encourage le plus souvent à continuer !
Résultat assuré à condition de respecter quelques règles ! …
Quelques règles de base concernant les étapes successives
- récolte des plantes
- traitement immédiat de la récolte
- format de papier et mise en forme de la récolte
- protection et conservation de l’herbier
- choix d’une flore et détermination des plantes
1. Récolte des plantes
a) Matériel
*petit piochon de maçonnerie , pour déraciner les plantes: les racines grêles (des plantes annuelles c’est-à-dire ne vivant qu’une année) ou les racines épaisses (des plantes vivaces, c’est-à dire persistant plusieurs années) permettent souvent de distinguer des espèces voisines mais différentes.
Pas de canif pour couper les racines : en effet, les racines des plantes des lieux sablonneux ou caillouteux sont souvent très longues ce qui est intéressant et doit apparaître dans l’herbier.
*paire de ciseaux, pour les organes fins et souples, et sécateur, pour les organes coriaces ou épineux.
*carnet pour noter le numéro de récolte de la plante, le lieu (boussole GPS possible) et la date de récolte.
*paire de gants pour prélever les plantes épineuses ou urticantes.
b) Règle de base
Il est fondamental que la plante soit pressée immédiatement à l’état frais sur le terrain, pour qu’ensuite dans l’herbier elle ait, le plus possible, l’apparence qu’elle revêt dans son milieu naturel.
Il faut donc exclure de la ramener dans la classique boite métallique de botanique, à couvercle des années 1900 ou dans une boite en carton (du genre boite de classement de dossiers papier). Dans ces derniers cas, on risquerait avec des plantes annuelles (les plus fréquentes !), de ramener au bout de quelques heures des plantes molles et fanées qui ne pourraient être dépliées dans l’herbier pour retrouver l’état naturel ;
Le seul moyen est alors le cartable de terrain à journaux, à sangles et à bandoulière, qui permet un premier pressage sur le terrain. Mis au point par Léon MERCURIN (le plus grand botaniste provençal des années 1950 ), ce seul cartable léger permet facilement de saisir à l’état frais les plantes sur le terrain .
On le fabrique soi-même aisément (au format de la future planche d’herbier) avec un petit matériel peu cher, planchettes de contre-plaqué, lattes de bois, fil de fer et sangles de coton ou de nylon. On le fabrique selon le plan suivant :
(Téléchargez pour agrandir au maximum)
2. Traitement immédiat de la récolte
a) Le jour même et sans attendre
De retour chez soi, l’ouverture du cartable révèle les plantes déjà un peu et maladroitement pressées . Elles doivent alors être repressées fortement et convenablement (= le plus possible proche de l’état naturel) entre des journaux ordinaires absorbant l’humidité (papier non glacé !) : pas dans de gros livres, ce qui serait le plus sûr moyen d’abîmer ces derniers !
Remarques sur la presse d’herbier
–La presse ne doit pas être celle (vendue cher), à 4 tringles filetées et à oeillets : celle-là est fastidieuse à dévisser et revisser et de toute façon exerce une pression insuffisante pour les plantes épaisses et coriaces ; le résultat de pressage d’un ajonc épineux ou d’une plante ligneuse de région aride serait très insuffisant !
-Beaucoup plus efficace, plus simple, moins chère et plus rapide à utiliser est la presse à 4 serre-joints et à 2 planches robustes de contre-plaqué latté à multicouches de 2 cm d’épaisseur, le tout en magasin de bricolage.
–Disposition des éléments de bas en haut : une planche inférieure à la base, puis une épaisseur de 4 à 5 millimètres de journaux, puis une plante bien étalée dont les organes sont tenus avec de petits post-it, puis une nouvelle couche de journaux, puis une nouvelle plante bien étalée, puis une nouvelle couche de journaux, etc… On réalise donc une sorte mille-feuilles de journaux et de plantes en alternance, d’épaisseur de 15 à 20 cm, couronné par la planche de contre-plaqué supérieure. Le tout finalement fortement serré aux 4 angles par les serre-joints.
-A ce stade, la préparation de la plante peut être esquissée : belle disposition, et élagage (suppression des organes, rameaux, feuilles en trop … enlèvement par derrière des touffes inutiles qui alourdiraient la plante : il faut « aérer » la plante.
-Plutôt qu’avec des journaux, presser entre des buvards blancs bien propres les fleurs et pétales délicats (du type coquelicot).
b) Le lendemain
* Démonter la presse et découvrir ce qui s’est passé (cette surprise est l’un des charmes de l’herbier!) : Il y a des plis, des organes en trop, ce n’est pas assez aéré…Donc corriger tout cela : pour les plis, utiliser une pince plate de philatélie ; recouper certains organes, en refixer d’autres avec des post-it…
* Autre grande règle de base : Les tiges ou organes épais doivent être amincis ; les couper en long par derrière au cutter (attention aux blessures : tenir la tige en haut et couper en allant vers le bas, dans le plan horizontal, évidemment)
c) Les jours suivants
– parvenir à ce que la plante soit complètement sèche, c’est-à-dire cassante.
– Règle de base : changer les journaux très fréquemment, tant qu’ils demeurent humides au toucher. Il faut parfois le faire chaque jour. C’est une condition indispensable pour tenter de conserver la couleur de la plante… car cette conservation de couleur est proportionnelle à la rapidité du dessèchement : plus les organes sont desséchés rapidement, plus les couleurs ont des chances d’être conservées ; ainsi une tresse de piment suspendue dans une cuisine mettra des semaines à se dessécher, donc finira par perdre sa couleur rouge et noircira, alors qu’obtenue par la technique classique de l’herbier (fort pressage et changement fréquent des journaux), une planche d’herbier de piment rouge conserve sa couleur durant des années .
– Autre moyen d’augmenter les chances de conservation des couleurs et de dessécher les plantes très riches en eau (type plante grasse): le repassage à chaud …
Pour cela, disposer la plante déjà pressée sur un buvard au-dessus d’un journal, la recouvrir d’un autre buvard et repasser au fer chaud sur ce dernier buvard . La forte chaleur détruit les grosses molécules (mucilages) retenant fortement l’eau, qui est donc libérée et absorbée par les buvards, et détruit aussi les grosses molécules (enzymes) qui elles-mêmes détruisent les pigments (=couleurs) : les couleurs ont donc d’avantage de chances d’être conservées. Ainsi peut-on conserver assez bien la couleur des orchidées sauvages qui, sinon, noircissent systématiquement.
3. Mise en forme de la récolte
…c’est-à-dire fixation sur une feuille de papier et annotation de divers renseignements concernant la plante.
Tout dépend du but que l’on se fixe à travers l’herbier ; les modalités sont différentes selon qu’on réalise un herbier scientifique ou décoratif :
a) Herbier scientifique
*La plante est fixée sur du papier blanc non acide, qui ne jaunira pas avec le temps : bristol (excellente qualité) ou papier pour peinture aquarelle. (intéressant pour ses fréquentes promotions financières). Le format se déduit de celui classique de la grande feuille de Canson (50 x 65) et dépend du but à atteindre :
–Grand format international de tous les musées du monde : 50 x 32 . Donc on obtient 2 feuilles par feuille de Canson . Avantage : très belles présentations , avec la plante souvent complète. Inconvénient : occupe beaucoup de place…
–Petit format (moitié du précédent) : 25 x 32 . On obtient 4 feuilles par feuille de Canson . Avantage : économie financière et économie de place ; mais inconvénient : la plupart des plantes ne s’y logent évidemment pas entièrement et on ne peut y fixer que des fragments significatifs. Si l’on veux reconnaître les plantes, ce format est suffisant. A preuve, l’une des meilleures Flores de France, celle de l’Abbé COSTE, détermine chaque espèce végétale avec un court texte et un petit dessin significatif de 5 x 5 cm, qui permet malgré tout et à coup sûr de reconnaître l’espèce. Néanmoins, avec ce petit format 25 x 32 , répétons qu’on peut réaliser un herbier très intéressant, jouant ses fonctions d’apprentissage de la botanique, et beau à voir .
*La plante est collée par des bandelettes de papier blanc gommé (c’est-à-dire avec une colle sur une face que l’on humecte) que l’on découpe soi-même, en longueurs variables suivant l’organe à fixer (longue pour les feuilles, courte pour les tiges) et en largeur de 2 ou 3 mm (pour les tiges épaisses) ou de 1 mm (pour les organes fins) . Ne pas utiliser systématiquement du 2 ou 3 mm, sinon l’effet serait grossier.
Ce papier est blanc pour qu’il ne dénote pas sur la grande feuille blanche de papier support . Proscrire la fixation par des bandes de scotch qui jaunissent rapidement.
Le système de fixation par bandelettes (et non par colle, à proscrire aussi) est motivé par la nécessité de pouvoir détacher facilement la plante si on veux l’étudier de façon scientifique et précise quelque temps après sa récolte.
* Annotations sur une étiquette blanche de papier gommé avec rubriques préimprimées : étiquettes faisables par un imprimeur pour un prix modique si la quantité est assez grande, ou trouvables par internet. Les rubriques sont : la famille à laquelle appartient la plante , ses noms français et latin ,les lieu et date de récolte (GPS si possible), l’auteur de l’herbier.
b) Herbier décoratif
Dans ce cas, tout est permis en fonction de son imagination et du but à atteindre (exposition dans tel ou tel type de pièce). Eviter celles très éclairées, de type véranda, où la lumière détruirait rapidement les couleurs).
L’art créatif peut ici déployer beaucoup de possibilités et devenir passionnant : il existe plus de 200.000 espèces de plantes à fleurs (!) et pour une seule espèce, on peut trouver de multiples présentations ; ainsi un piment rouge peut se présenter en tresse, en « arbre de vie », en spirale galactique …
* Papier de couleur, avec ou sans marge, choisi en fonction de l’une des couleurs de la plante. Le plus bel effet est obtenu par le choix d’une couleur de papier de fond, complémentaire de celle de certains organes de la plante : ainsi, le bleu-violet d’une lavande contrastera le mieux sur le fond ocre Sienne de Canson ; et les plantes à belles fleurs jaunes ou blanches éclateront de façon magnifique, sur un papier foncé, brun ou bleu intense. Mais avec un papier blanc sans marge,dans un cadre blanc et sur un mur blanc, on ne voit plus que la seule plante : tableau exposable alors dans un lieu moderne ou design. On peut ainsi effectuer des mandalas ou des ikébanas (art du bouquet japonais) à l’infini, soit en créant des figures géométriques ou symboliques, soit en restant dans le cadre monospécifique de la botanique. Dans ce cas , l’écriture soignée du seul nom de la plante, à l’encre de Chine, est du plus bel effet.
* La fixation ne peut se faire par des bandelettes dont la trop grande visibilité altérerait le caractère décoratif du tableau d’herbier. Il faut fixer la plante sur le papier sans que cela ne se voie, non par des points de colle blanche, car l’adhésion n’est pas totale, mais par pulvérisation de colle en spray (colle définitive des photographes) sur l’envers de la plante séchée. Ceci est à réaliser à l’extérieur de chez soi car la colle est toxique. La plante est disposée à l’envers sur un journal et aspergée de colle par pulvérisation, puis elle est repressée fortement entre des feuilles blanches et des journaux dans la presse. Le résultat obtenu est alors du plus bel effet. La plante ne pourra plus être décollée et réexaminée scientifiquement, mais là n’est pas le but, ce dernier étant uniquement décoratif!
4. Protection et conservation de l’herbier : le point fondamental
Un herbier est éminemment fragile car attaquable par des micro-insectes et acariens : en quelques années, tous les résultats obtenus peuvent être anéantis s’ils ne sont pas protégés… Il faut donc le conserver en milieu clos ; pour cela :
* réunir les espèces végétales voisines ou une même famille végétale dans des cartons à soufflet , type de protection des peintures aquarelles . Les numéroter et les intituler. Ces cartons disposent de ligatures élastiques ou en tissu , mais il faut ajouter des moyens de serrage plus intenses (ficelle…) . Malgré tout, la compression des planches d’herbier ainsi réalisée n’est cependant pas suffisante contre la pénétration des insectes car les bordures latérales des cartons sont… ouvertes !
* Il faut donc disposer ces cartons dans un milieu totalement clos : le mieux (= c’est-à-dire le moins onéreux) est une armoire bien fermée, avec étagères horizontales (ou tiroirs horizontaux, mais la nécessité d’un menuisier rend cette possibilité plus chère) sur lesquelles on empile les cartons. On peut aussi disposer dans l’armoire des séparations verticales en bois entre lesquelles on disposera les cartons verticalement : séparations faciles à fabriquer soi-même et plus pratiques pour accéder aux cartons, comme aux livres dans une bibliothèque. Cette idée de l’armoire close s’inspire de la technique de conservation de herbier des grands museums:étagères superposées situées dans des armoires métalliques fermées coulissant sur rails.
* L’armoire peut aussi être remplacée par de jolies caisses, de petites malles facilement trouvables dans le commerce, ou de cartons à ouverture en sas, qu’on peut fabriquer soi-même avec quelques notions de reliure. Le sas, comparable à celui de l’entrée d’un bloc de chirurgie, est un obstacle à la pénétration des insectes : avec cela, j’ai pu conserver mes planches d’herbier absolument intactes depuis… 60 ans !
* Enfin, disposer dans l’armoire, par endroits, de l’antimite ou mieux, de petites boules de coton imprégnées de poison à insectes non toxique pour l’homme : le créosote de hêtre (qu’on peut commander en pharmacie, peu cher).
L’herbier est fragile aussi car sec et donc cassant!
Pour cette raison, si les « planches » (en papier) d’herbier ne sont pas isolément protégées, et si on les manipule horizontalement, tangentiellement, en les frottant les unes contre les autres, les organes végétaux cassent immédiatement et c’est bien dommage ! Le mieux est donc de les séparer les unes des autres par du papier…
*Certains les isolent dans de grandes feuilles doubles de papier sulfurisé , légèrement opaque.
Inconvénients : le prix élevé du papier + le fait qu’on ne voit pas immédiatement la plante (pour cela, il faut déplier la double feuille de papier).
*Il semble donc préférable d’utiliser le papier glacé des fleuristes, parfaitement transparent. On en recouvre la face supérieure de la planche d’herbier et ce papier est par conséquent directement au contact de la plante séchée. Il est fixé à la face postérieure de la planche par quelques points de papier adhésif blanc : ainsi la section délicate de ces points peut libérer la planche, si on veut revenir à l’étude précise de la plante (loupe ou microscope) .
Avantages multiples : les planches peuvent ainsi glisser horizontalement les unes sur les autres, sans dégâts + les plantes sont parfaitement et immédiatement visibles + ce papier est très peu onéreux (20 euros le rouleau de 200 m !)
5. Choix d’une flore et détermination de la plante
La flore est un ouvrage permettant de déterminer une plante (c’est-à-dire d’en trouver le nom et la famille à laquelle elle appartient).
* On recommandait autrefois dans les écoles primaire et secondaire « La petite flore de Gaston BONNIER » : inutilisable et menant trop souvent les enfants à l’échec de la détermination et par conséquent au découragement définitif. Raison : trop peu d’informations sur chaque espèce puisque les 5000 espèces françaises, suisses et belges n’étaient traitées qu’en 400 petites pages. Impossible d’y arriver à moins d’être déjà un bon botaniste ayant de solides bases ! Il s’agissait donc là d’une erreur pédagogique majeure de l’enseignant qui la préconisait !
Remarquable ouvrage cependant, mais plutôt réservée sur le terrain (car petit format) à un bon connaisseur pour lever l’incertitude d’une détermination.
* Le mieux pour faire débuter un enfant de façon ludique et donc sans le décourager est l’acquisition d’une flore simple et assez complète (sans l’être tout à fait), basée sur des caractères faciles à reconnaître : le classement par la couleur des fleurs par exemple et beaucoup d’illustrations. Avec cela, il reconnaîtra les plantes facilement et combien il en sera heureux s’il est intéressé par la nature ! Cela l’incitera probablement à continuer la botanique… Par exemple, le Guide Delachaux Les Plantes par la couleur sera d’une grande aide.
– Pour les plus avertis, il existe 2 excellentes flores de France, Suisse et Belgique complémentaires :
* La FLORE de l’Abbé COSTE de 1935 en 3 tomes : chacune des quelques 5000 espèces est décrite par un court texte descriptif ( = diagnose , qui est un diagnostic certain), illustré du petit dessin extrêmement précis des caractères les plus significatifs de l’espèce. Avec cela, l’hésitation ou l’erreur ne sont pas possibles !
* LA GRANDE FLORE en couleurs de Gaston BONNIER (Professeur à la Sorbonne) en 4 tomes : magnifique ouvrage ! Dans les 2 premiers tomes, des planches en couleurs représentent chacune de toutes les espèces françaises comme si elles étaient vivantes. Là encore, l’erreur est impossible.
Mais ces 2 flores coûtent assez cher… (prix cependant très variables sur internet, du simple au double!)
En résumé
Rappelons les règles fondamentales si l’on veut réussir et conserver un bel herbier scientifique ou décoratif :
1/ Plante pressée immédiatement à l’état frais sur le terrain (se munir du cartable à journaux de MERCURIN,)
2/ Traitement immédiat de la récolte
+++ Le jour même, pressage fort entre journaux , 2 planches de contre – plaqué latté robuste et 4 serre-joints
+++ Le lendemain , démonter la presse, voir le résultat et l’améliorer
+++ Les jours suivants : changer les journaux très fréquemment jusqu’à parfait dessèchement de la plante
3 / Mise en forme de la récolte :
+++ Herbier scientifique :
-fixation de la plante sur papier blanc non acide (petit ou grand format) avec bandelettes de papier blanc gommé
-Etiquette d’annotations
+++ Herbier décoratif : libre cours à l’imagination… Fixation avec spray de colle non réversible des photographes
4 / Protection et conservation de l’herbier : fondamental !
+++ planches d’herbier classées et disposées en milieu absolument clos , avec poison contre les insectes, mais non dangereux pour l’homme
+++ recouvrement de la face supérieure de chaque planche d’herbier avec du papier glacé des fleuristes, parfaitement transparent.
5/ Flore et détermination de la plante :
+++ Pour les débutants : flore simple mais assez complète, basée sur des caractères faciles à reconnaître (couleur des fleurs…)
+++ Pour les plus avertis : les excellentes flores…
-Flore de l’Abbé COSTE
-LA GRANDE FLORE en couleurs de Gaston BONNIER
Planches d’herbier particulières :
-fleur de tournesol (épaisse et huileuse),
-branche d’olivier avec olives (évidemment huileuses),
-coquelicot (très délicat et à la couleur labile),
-branche de citronnier (avec citrons évidés ayant gardé leur forme caractéristique)
-et rameau de vigne avec ses grappes (dont les grains ont conservé leur forme ovoïde)
-melon…
Je peux considérer sans trop me tromper que les planches d’herbier de ces 6 espèces sont probablement uniques en France… Même le Muséum de Paris (dont l’ herbier est le plus riche du monde, avec 9 millions de planches car très ancien, fondé sous Louis XIV, devant les muséums de Londres -n°2-, et New-York -n°3- )) ne doit pas posséder cela, car l’objectif d’un botaniste professionnel de muséum n’est pas celui de décoration, mais de conservation et de recherche, sans autres préoccupations.
REMERCIEMENTS
A Léon MERCURIN , qui en 1961,
m’a ouvert son magnifique herbier de 5000 planches
et livré généreusement tous les principes de base. Cet herbier était tellement beau que les Museum de Paris et de Montpellier ne l’ont pas mélangé au fonds général.
et à mon ami CHRISTIAN
qui avec toute sa patience a réalisé ce site .